Le taux de fraude à la carte bancaire reste plus élevé sur Internet mais il diminue tout de même, notamment grâce à 3DSecure.

Le paiement en ligne par carte bancaire continue de susciter les craintes des consommateurs. Car si 81% des cyberacheteurs utilisent ce moyen de paiement, selon la Fevad, la moitié d’entre eux environ ressent de l’inquiétude en renseignant son numéro de carte sur un site marchand. Pourtant, ces inquiétudes ne sont pas réellement justifiées, à en juger par le rapport annuel 2014 que vient de publier l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement.

Ainsi, le taux de fraude sur les cartes de paiement françaises est l’an dernier resté stable à 0,069%, après trois années de hausse. En 2014 en France, 900.000 cartes sur 88 millions, soit moins d’une carte sur cent, ont fait l’objet d’un paiement frauduleux, en moyenne de 112 euros. Si l’on se limite aux transactions nationales, le taux de fraude sur les cartes émises en France tombe à 0,043% (ce qui correspond à 4,3 centimes pour chaque tranche de 100 euros de transaction), contre 0,046% en 2013. L’an dernier, le montant de la fraude sur ces transactions domestiques par carte s’élevait donc à 234,6 millions d’euros.

Sur Internet, le risque varie selon les secteurs

Toutefois, le risque demeure bien plus important sur les paiements à distance, puisque le taux de fraude atteint 0,248%. Il se tasse par rapport à 2013 (0,046%) mais comme le marché de l’e-commerce enregistre une forte croissance, « les montants de fraude sur les paiements à distance continuent d’augmenter ». Alors que les paiements à distance ne comptent que pour 11,6% du montant des transactions par carte, ils représentent 66,5% du montant total des fraudes. L’Observatoire pointe en particulier les secteurs de la téléphonie et des communications, qui « présentent des taux de fraude pour les transactions en ligne nettement supérieurs à l’ensemble des e-commerçants ».

Le risque pour les cartes bancaires émises en France augmente encore sur les transactions réalisées auprès de sites Internet étrangers : 0,856% en zone SEPA et 0,682% hors SEPA. Selon l’Observatoire, ce niveau élevé s’explique par la meilleure sécurisation des transactions à distance sur les sites français et donc par un report des fraudeurs vers des sites situés à l’étranger. « L’entrée en vigueur à l’été 2015 des orientations de l’Autorité bancaire européenne prévoyant la généralisation du recours à l’authentification renforcée des payeurs devrait permettre de lutter plus efficacement contre la fraude sur les paiements à distance dans la zone SEPA », note cependant l’Observatoire.