« Nous visons le statut d’établissement de paiement »

Le Matin Eco : La plateforme Vantage Payment Systems (VPS) est maintenant opérationnelle, comment s’annonce le démarrage de votre activité ?
Ali Bettahi : On est opérationnelle depuis le 9 janvier. On a reçu beaucoup de dossiers des commerçants qui souhaitent intégrer notre plateforme de paiement Payzone et ils sont en cours de traitement par nous et par le Centre Monétique Interbancaire. Tous nos services sont sollicités par nos clients et nous sommes toujours à leur écoute pour répondre à leurs besoins techniques et les aider à développer le canal web dans leur activité.

Entre l’e-commerce et la monétique, quel est le terrain qui forme le noyau dur de votre business?
Nous ne sommes pas un éditeur de solutions monétiques. VPS est plutôt un opérateur de services de paiement multi-canal pour le B2C, le B2B et l’e-Gov. L’e-commerce est pour nous un canal important et stratégique. L’offre Payzone est venue sur le marché marocain pour donner aux e-marchands et aux facturiers un choix de plateforme, une flexibilité d’offre et une avancée technologique. L’e-commerce est un secteur en plein essor, avec une croissance très importante ces dernières années, mais nous pensons que nous avons devant nous une dizaine d’années de fort potentiel et d’innovation en termes de modèle économique et de types de commerce qui peuvent adopter le canal web.

Avez-vous des partenariats avec des banques de la place ?
Nous avons des partenariats avec plusieurs banques de la place et nous sommes toujours en train de nouer de nouveaux accords avec d’autres institutions financières pour développer des offres innovantes et des solutions co-brandées.

Vous seriez l’un des rares, sinon les seuls à proposer des cartes shopping. Ce créneau a-t-il vraiment un avenir au Maroc ?
Il y a un avenir au Maroc pour tout. On trouve des shoppings Malls, des enseignes structurées avec plusieurs points de vente dans plusieurs villes, des réseaux de grande distribution structurée et des consommateurs qui commencent à dépenser de plus en plus dans les enseignes. Nous avons la certitude qu’une offre pertinente de cartes prépayées shopping pourrait connaitre beaucoup de succès si elle est bien distribuée et commercialisée. Ces offres s’inscrivent dans une relation gagnant-gagnant entre l’enseigne et le consommateur. Vous en saurez plus une fois que l’offre sera lancée sur le marché.

Pouvez-vous nous parler de votre partenariat dans la grande distribution ?
La grande distribution permet la proximité du consommateur et la disponibilité permanente du produit ou service distribué, et c’est dans ce cadre que nous sommes en discussions avec quelques opérateurs de la grande distribution pour lancer une offre orientée B2C. Cette offre va permettre aux grandes enseignes de la place dans toutes les catégories, shopping, électronique, enfant, bien-être, restauration, art et déco, d’avoir une présence dans la grande distribution. Ces modèles existent partout dans le monde et nous voulons les dupliquer sur le marché marocain en respectant les habitudes d’achat et culturelles du consommateur.

Le projet de nouvelle loi bancaire prévoit le statut d’opérateur de paiement. Quels sont les enjeux d’un tel changement pour le marché ?
Nous visons le statut d’établissement de paiement qui permettra à VPS de devenir émetteur de moyens de paiements électroniques. La monnaie ou le moyen de paiement électronique est définie comme étant toute valeur monétaire représentant une créance sur l’émetteur, et qui va être stockée sur un support électronique comme les cartes prépayées, ou porte monnaie-électronique. Nous pensons vraiment que ce statut va permettre l’ouverture du marché à plus de concurrence et d’innovation, ce qui aboutira à un meilleur service pour le consommateur. Nous nous préparons en termes d’investissement, de technologie, d’organisation et de process afin de pouvoir respecter les pré-requis qui seront établis par Bank Al-Maghrib.

                                                                                                                                                            Source: Le Matin Eco